Homme de partout et d'ailleurs, de noble extraction par mon grand-père maternel, j'étais promis à une carrière de rêve : employé de banque désabusé, puis fondu de pouvoir dans un temple doré à l'argent, puis directeur de marketing bancal dans une affaire boiteuse de matériel orthopédique.
Les lectures subversives de Charles Bukowsky, Boris Vian, Alfred Jarry, Henri Miller, le cinéma et ses courts circuits indépendants de toute volonté, la musique de Ravel, Debussy, Gershwin, Coltrane, Franck Zappa m'ont détourné de la voie royale en tant que très léger et discret espoir du patronat français pour devenir enfin ce dont je rêvais à 15 ans : un artiste, un comédien, un musicien, un touche à tout, un homme libre !
De la fanfare funky sur les trottoirs de la ville, au Théâtre de rue de La Toupine et des grands espaces du Royal de Luxe, j'ai appris ensuite la Comédie Musicale avec la grande Mademoiselle Guyon. Quelques figurations au cinéma et à la télévision puis un rôle et d'autres... Ah ! le théâtre... J'y ai trouvé ma voix. La voix, je l'exerce de temps en temps pour des doublages et une douzaine d'off'.
Je peins, j'invente, j'écris des nouvelles, des pièces, des chansons.
La notoriété m'importe peu et mon rêve continue...
Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine... Elle est mortelle !
Paul Coello