1 ère date le dimanche 4 décembre à 15h Église Saint Joseph Artisan SAINT BERNARD CHANTE L'AMOUR ENTRE L'ÂME ET DIEU Il dégage les sens mystiques et allégoriques du texte sacré de ses voiles et de ses ombres. « Bien que par la vivacité de son génie l'âme humaine soit capable de percevoir tant de choses au dehors, elle a pourtant besoin de figures corporelles pour parvenir, de la connaissance des choses visibles extérieures, à conjecturer un peu ce que sont les choses invisibles » (St Bernard). Le sujet. - C'est, d'une manière générale, l'amour mutuel de deux personnages, dont l'un est nommé Salomon, et l'autre, Sulamite. Le poète sacré raconte les péripéties diverses de leur attachement. Ils désirent s'unir par les liens du mariage; mais, pendant quelque temps, des obstacles se dressent devant eux et s'opposent à la consommation de leur union : les difficultés disparaissent toutefois; alors le mariage est célébré, et les deux époux goûtent pleinement la joie de s'appartenir à jamais l'un à l'autre. Un « chant d'amour » retentit donc véritablement ici « dans toute la plénitude de sa beauté, de sa grâce et de sa force ». Ce petit drame intime est, en effet, raconté dans les termes les plus gracieux et les plus délicats. L'auteur a mis en œuvre, pour l'exposer, toutes les ressources que lui fournissaient la nature et l'art, son cœur et son esprit; aussi a-t-il réussi à réaliser une merveille littéraire et religieuse unique en son genre, que l'on ne cessera jamais d'admirer. Le Cantique est, de l'avis universel, l'un des plus beaux et des plus sublimes produits de l'art poétique, si ce n'est le plus beau de tous (Bossuet ) Néanmoins, et surtout pour nous Occidentaux modernes, les images sont parfois si fortes, les teintes si crues et si vives, qu'un lecteur inexpérimenté en fait de choses orientales et bibliques pourrait croire, au premier abord, qu'il y a dans ce livre le récit d'une passion toute terrestre. Le nom de Dieu n'est pas même prononcé une seule fois directement dans les huit chapitres qui le composent. Le Cantique n'a pas été écrit pour des âmes profanes et sensuelles, et s' « il ne doit pas être mis indistinctement entre toutes les mains et sous tous les yeux », il respire, dans ses moindres détails comme dans son ensemble, une pureté immaculée, une sainte gravité; il n'y a rien en lui qui ne soit digne de l'Esprit de Dieu. De tout temps les âmes les plus chastes, les plus élevées, les plus saintes, en ont fait leurs délices, et s'en sont admirablement servies pour accroître leur amour envers Dieu (parmi eux Sainte Thérèse d'Avila, Saint Jean de la Croix et Saint François de Sales).